Une patrouille entre soeurs? [PV ♥Averseuh♥]

Je m'étais levée tant bien que mal à la lueur de l'aube. Il faisait encore froid le matin, très froid. Mais la veille au soir, lors de l'organisation des patrouilles, je m'étais désigné moi-même pour diriger celle de l'aube. La lune, cet astre si magnifique de la nuit, était encore maître du ciel, maître du temps, maître du monde. Je l'observais un instant, me rappelant les nombreuses fois où elle m'avait porté secours, les temps où je me réfugiais dans ses bras, puis je partis rassembler ma patrouille. On fit le tour du territoire, galopant sur l'herbe fraîche du matin, essayant désespérément de nous réchauffer quand un rayon de soleil -celui-ci peinait encore à se lever- traversa les feuillages et nous éclaboussa de sa lumière dorée, nos pelages ruisselants et enfin brûlants. Je fis signe de s'arrêter pour que tout le monde puisse profiter de ce moment rare à cette heure-ci. Peut-être était le clan des étoiles qui avait fait en sorte que cela se passe comme ça, que l'on s'arrête. Peut-être l'avait-il fait pour que l'on puisse percevoir cette odeur, ce danger qui nous guettait. Car effectivement, ainsi stoppés, nous avions nos sens plus... aiguisés. Et nous purent alors sentir le chien arrivait, ce chien à l'odeur si pesante, et nous purent alors lui tendre un piège et le faire fuir chez ses bipèdes. Je levai la tête vers le ciel et remerciai silencieusement le clan des étoiles. Quand je regardai mes compagnons, je m'aperçus qu'ils faisaient la même chose, qu'ils en étaient venus à la même conclusion que moi. Nous finirent la patrouille, silencieux, et dès le moment où nous posions la patte dans notre camp, nous repartirent à nos occupations. Quant à moi, je partis faire mon rapport à Étoile de Granite avant de repartir dormir, les coussinets en feu de cette marche matinale.
À mon réveil, il était aux alentours de midi et je me levai alors pour la deuxième fois de la journée, m'étirai à nouveau et partit manger une proie voyant que la pile de gibier était bien remplie. À peine avais-je fini mon repas près de la tanière des guerriers que ma sœur, mon adorable sœur, la personne que j'aimais surement plus que tout au monde, vint vers moi et m'interpella :


Je la regardai de mes yeux ambrés. J'avais déjà patrouillé aujourd'hui mais à l'idée d'être avec elle, seule, me réjouis et je lui répondis :


Je lui passai un coup de langue sur l'oreille droite et me dirigeai vers l'entrée du camp. Je repensais alors au chien, que nous avions rencontré près du territoire du clan de l'ombre et je prévins alors Lumière Céleste :


Je lui jetai un regard amusée, ronronnant de plaisir, sachant pertinemment qu'elle n'aimait pas être prise pour une apprentie.

« Oh merci ! Ne t'inquiète pas non plus, moi aussi, je peux protéger ma sœur chérie, n'est-ce pas? »

Ahah. Toujours de la repartie la petite sœur. Je bougeai mes moustaches, signe de mon amusement. J'aimais bien lancer des piques à ma sœur et la réciproque était vraie également. Elle me lécha le bout de l'oreille et je lui lançai alors un regard rempli de tout l'amour que je portais pour elle. Je l'aimais, elle m'aimait, nous étions liées. Je perçus alors dans son regard, un sentiment étrange, comme de la mélancolie... Mais cette lueur disparut aussitôt. Malgré notre lien si étroit, je ne perçus pas ce qui l'avait perturbé... Je m'aperçus alors que je la regardais toujours et je vis qu'elle me souriait :

« Donc, pour répondre à ta question, oui, allons à la frontière duclan de l'ombre! Et qu'est-ce que tu dirais de chasser un peu pour le clan aussi? Cela fait tellement longtemps que nous n'avons pas chassé ensemble, entre sœurettes! »

C'était donc ça. Je lui manquais. Il fallait donc que je me rattrape, il fallait que je passe plus de temps avec elle... Je lui m'arrêtai, la regardant et lui répondit toute en mélancolie, un voile de tristesse dans mes yeux :

« Oh Lumière Céleste... Oui je veux chasser avec toi. Et tu sais pourquoi. J'aime passer du temps avec toi, tu es ma sœur, ma lumière. Alors viens, allons chasser juste toi et moi, toutes les deux... »

J'espérai que cette marque d'affection lui ferait penser à autre chose, à oublier le fait que l'on n'était plus à la pouponnière. J'espérai qu'elle comprendrait que je l'aimais plus que tout au monde et que j'étais désolée d'être occupée. Je lui tournai le dos et partis en direction de la frontière, moi-même essayant de chasser ses pensées de ma tête.